eloge de la douche.
Les perles d’eau tissent un collier de douceur sur la peau à fleur ….
Perception savoureuse de leur coulée dans la nuque.
Le corps se cambre
Elles sont généreuses et glissent jusqu’au creux des reins.
Fermer les yeux, apprécier l’instant de quiétude.
En entrant dans la douche, le premier réflexe est un frémissement, celui de l’adaptation d’un corps nu à la température de l’endroit, atmosphère vaporeuse.
Quand les premières gouttes d’eau se déposent sur ma peau, le frisson est plus intense, mon corps cherche à s'emparer des degrés… il s’adapte, plus ou moins vite selon l’ambiance intérieure du jour …. L’eau chaude qui s’écoule, se faufile pour explorer chaque recoin .Les paupières à demi closes, je sens le liquide précieux couler sur mes jambes….. Légèreté de l’instant, je rêve, caresse soyeuse de sa main ….
Ne pas rester, l’eau devient moins chaude, le corps frissonne à nouveau.
La température me glace soudain. Le chaud souffle le froid.
Comme mes émotions tissées d’eau à fleur de peau …..
Se laver, puis se rincer abondement, à l’eau tiède pour garder le corps en température raisonnable, couper l’eau et se sécher vivement pour ne pas prendre froid, envelopper de diverses épaisseurs ce corps tremblant pour ne pas penser au bien être procuré, cesser de rêver ….
Et puis reprendre le cours du jour, fabriquer sa vie encore et toujours entre chaud et froid.