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Mais où se posaient les hirondelles avant l'invention du téléphone?
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13 décembre 2008

Julie et les autres ...

J'ai croisé ce blog au détour de mes lectures et je suis atterrée.

Ho, pas atterrée par son histoire hélas ... Non. Suffoquée par les commentaires que son récit déclenche dans cet article du Monde. Comme si c'était le nouveau tabou de ce siècle.

Mais de quoi ont-ils peur, les gens bien au chaud ? Peur peut être de voir la réalité dans leur miroir grossissant.
Peur peut être que ça leur arrive un jour, devoir quitter un appart qu'ils ne peuvent plus payer, avec leur seul salaire. Devoir se dire et surtout se justifier que NON, être dans cette situation n'est pas une fin en soi ?
Peur de ne pas savoir utiliser la dérision pour expliquer à leurs enfants que la vie va changer, un peu, mais qu'on va continuer à se faire des bonnes marrades, à aller à l'école, à ne pas quitter les copains qui sont le ciment de leur épanouissement ? Oui je pense qu'ils ont peur, et la peur ça peut rendre méchant je trouve.

Moi je me souviens juste d'un truc, quand j'étais môme, les plus démunis de mon village on ne les montrait pas du doigt comme ça.

Je pense beaucoup à cette jeune femme, que je comprends tellement dans ses choix, ne pas quitter la ville où ses enfants vont à l'école, à la crèche, où elle a encore son travail en bibliothèque, où le papa des enfants vit aussi de façon précaire, où elle a encore quelques repères.
Je pense beaucoup à elle, parce que son destin va bientôt être banalisé, résultat de la multiplication de cette situation incroyable.
Dans mes moments de doute sur la vie, je me demande ce qu'on a fait pour assister à ce terrible spectacle. Je me demande quel est le rôle des hommes sur terre.

On a pourtant tous eu un rêve un jour, non ?

 

julie Julie et un de ses fils.

Avoir un métier qu'on aime si possible, travailler, pouvoir en vivre, être heureux en famille.

Et puis un jour, ça chavire, la vie n'est pas un lac d'eau sucrée, ça peut basculer à tout moment, même pour les bien-pensants qui se sentent "à l'abri" (La phrase fétiche du moment, "les mettre à l'abri" un hiver de plus, pour laisser passer encore un printemps, encore un été, occupés à d'autres priorités) et le jour où ça leur arrivera, à eux, qui leur tendra la main à ces honnêtes gens qui auront fouetté ça et là leur chantilly écœurante dans le pas-de-bol des vies à la dérive ? Qui ?
Ceux qui auront tenu le cap, coûte que coûte, dans l'auro-dérision de leur existence à bascule, parce qu' ils savent qu'un jour la bascule, elle se stabilisera, parce qu'ils savent bien qu'être ainsi c'est pas facile à dire à ses proches, c'est pas facile à assumer tous les jours,  parce qu' ils n'oublient pas combien ils ont eu des hauts le coeur dans les creux de vagues, dans les déferlantes ! Mais aussi parce que la force d'avancer, ça ne s'achète pas dans les universités, sur les bancs des grandes écoles ni dans le porte-cartes blindé.
La force d'avancer, c'est dans le regard croisé le matin au réveil, dans le câlin encore chaud d'un cou d'enfant joyeux, dans la joie de faire un métier qui plait, dans la passion de vivre pour soi et pas pour le regard social.
Alors, que cette jeune femme soit obligée de se justifier moi ça me donne juste envie de gerber !

Le muret n'est pas habitué à ce genre de mélopée, mais cette fois c'est trop, j'ai besoin de crier là ...

Moi je ne comprends plus ce monde. Mais l'ai-je seulement compris un jour ?

Et pendant ce temps, j'entends qu'il en coûte 10 000 € à la mairie de Paris pour mettre à disposition de la police un camion à ordures afin d'évacuer les affaires des biffins sous les ponts, qu'on vient de refuser un homme qui venait donner son sang (et on en manque cruellement) sous prétexte qu'il est gay ? ..A droite on se tire dans les bottes, à gauche on se tire dans les baskets, au parti communiste on se tire dans les sabots, à l'élection de miss France on se tire dans la couronne,  sur le net on se tire dans les pixels, à Athènes on se tire dessus dans la rue, en Italie, en Espagne, au Danemark aussi ...! Dans quelques jours les forces de l'ordre vont pouvoir jouer avec nos motos, et nos voitures aussi, comme bon leur semble (t'as pas la bonne tronche, tu fais un bruit bizarre, tu viens de glisser sur le verglas et t'as fait une tonche sur ta poubelle, mais la carrosserie c'est pas ta priorité dans l'immédiat, ben ça sera la leur t'inquiète !) (Yoj' je renvoie les gens chez toi, puisque c'est par toi que j'ai découvert cette autre nouvelle loi qui me glace les sangs, encore !)

Est ce que c'est ma convalescence et le temps dont je dispose pour compulser la presse toute la journée qui me rend morose ou bien est-ce la vraie vie de l'an 2008 et de ceux qui vont suivre ?

Est ce qu'on va continuer à faire mumuse avec les lois encore longtemps ? Est ce qu'on va continuer à séparer les générations ainsi ? Moi je trouve pas ça amusant d'inciter les vieux à avoir constamment peur des jeunes et de leurs révoltes justifiées ! Est-ce qu'on va continuer à tout saborder, à tout saboter impunément ? L'instruction, l'éducation, les médias, le logement, le travail, la santé ? Tout ce qui fait que les jeunes pourraient avoir des envies d'avenir et redonner de l'espoir aux vieux !

Si j'avais été présidente cette année, et au risque de choquer les conservateurs, j'aurai juste fait une loi pour supprimer toutes les illuminations de Noël, tous les blablas petits fours et champagne ... Et oui bien sûr, c'est moins joli un village ou une ville sans ses éclairages de Noël, mais quand ces fêtes de fin d'année ne veulent plus dire grand-chose que frustration de ne pouvoir faire des cadeaux à ses enfants, ça sert à quoi de gaspiller tout ce pognon ?

Je ne suis pas certaine qu'un peu de pudeur et de solidarité (ho le vilain mot) aurait nuit à mon beau pays. Je me dis même naïvement qu'avec un peu de réflexion, chacun aurait pu être fier de sa contribution.

Parce que mine de rien, tous ces dollars économisés sans les décorations publiques (qui sont quand même souvent juste un éclairage et pas une oeuvre d'art) ben on pourrait peut être en faire quelques logements décents non ?

Oui, je me dis qu'à défaut de rassurance, un Président il pourrait au moins une fois, faire une loi amovible, un truc qui montre l'urgence, la compassion (ho putain, encore un vilain mot). Et puis surtout un truc qui ferait cesser les clivages, au moins un temps, le temps des Fêtes, qui ne sont pas à la Fête.

Ca vous gênerait vous, qu'une fois dans la vie, une année comme ça au milieu de tant d'autres, les villes et les villages ne sortent pas les habits de fête ? Franchement ça vous choquerait plus que de voir Julie et ses enfants déménager toutes les semaines en attendant qu'un logement social se libère enfin ?

Un peu comme on fait une minute de silence pour un mec qui se flingue (mais pas 3 minutes de silence supplémentaires pour le reste de la famille flinguée avant lui)  ben là on ferait comme un éclairage en silence, une année,  juste pour le respect de ceux qui ne peuvent pas offrir à leurs enfants un Noël décent.

Je vais vite retourner au boulot, parce que compulser la presse, ça me rend encore plus malade, et retourner oeuvrer dans ce que je sais faire de mieux, soigner mes livres, pour ne plus transformer ce muret en mur des lamentations !

Tiens, j'ai trouvé une lecture de saison, si ça te dit, tu me fais un résumé, parce que là tout de suite lire un essai sur l'éducation fait par un gars qui maitrise la règle de 3 et le futur antérieur mouais, je dis que c'est couillu ! ... Là tout de suite, moi je lis plutôt ça, et aussi ça et ça, voilà !

Bou diou, je crois bien que je n'ai jamais mis autant de liens dans un billet moi, c'est dire que c'est le bordel dans ma tête de piaf !

Musique ? Ho Oui, musique, pour adoucir les moeurs, c'est pas récent, mais je ne sais pas, en ce moment ...


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Commentaires
E
la galère, j'en viens, je peux en causer, finalement après çà, on n'en sort jamais vraiment, un fil ténu te relie toujours et comme je peux comprendre ton indignation, rassures-toi, je n'ai toujours rien compris au monde
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O
les liens, c'est pas à cause du bordel dans la tête, c'est à cause de la convalescence qui te laisse plein de temps (veinarde !) Autrement, je suis d'accord que le pire des fléaux, c'est l'insécurité, cette peur qu'on a tous de risquer basculer un jour de l'autre côté. C'est pas un moteur, la peur, on crée rien, dans la peur, cette société est en train de se tuer elle même !...
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F
Ben d'accord alors, on chante, mais on prend cette version d'ac' ? C'est plus fun avec ces bons gros sons qui pètent !<br /> http://www.deezer.com/track/236419<br />
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Y
J'ai juste envie de chanter une petite chanson...<br /> <br /> "Ah ça ira, ça ira, ça ira,..."<br /> (Reprenez avec moi tous en choeur)...
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F
Et c'est un bon commentaire à la faute sucrée-salée que je viens de vous faire, avec lettres à l'envers, accords surchauffés, ponctuation cocotte, mais tant pis, c'était dit que je ferais ma chieuse, alors je vais tout laisser intact, au risque de faire retomber le soufflé !
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