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Mais où se posaient les hirondelles avant l'invention du téléphone?
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29 décembre 2009

Mon blues avec Jakob !

Je sens bien que ça monte depuis quelque temps, je le sens dans la gorge et aussi au bord des yeux, ça pique un peu, un peu trop souvent, je trouve.
Je le sens le matin devant ce fichu miroir qui reflète des images qui me font mal. Je le sens quand je suis entourée des miens, tous en binômes. Je le sens dans les regards complices qu'ils s'adressent par moment, ou dans la main qui chasse l'air à la manière d'une lassitude éhontée et qui à ce moment là me rassure, être deux, c'est aussi parfois ça, en avoir un peu marre de son autre.
Je sens bien que ça monte, cette envie d'en avoir aussi un peu marre de mon autre, parfois.

Pas facile de tout surmonter, tout le temps, en même temps. Pas facile de ne pas se plaindre. Pas facile parce que c'est un jour oui, ça va et un jour non, j'en peux plus d'être seule.
Voilà, putain, pas facile à dire non plus, ça !

Moi j'aimerais bien aimer cette période, regarder les lumières de la ville avec le cœur léger, mais c'est plus qu'une histoire de petit caprice de cette grande fille révoltée. D'abord parce que je ne suis pas cette grande fille là. Et puis aussi parce que c'était le 16 décembre 1979, un lundi soir je crois, j'avais 11 ans. Leur histoire s'est arrêtée, la nôtre aussi du coup.
Ça se passait plutôt mal dans l'ensemble, mais il lui avait demandé de venir passer le réveillon de Noël avec nous trois, elle avait dit oui.
On a attendu.
Elle n'est pas venue.

Fin de l'histoire.

Dylan chantait des chansons qu'ils aimaient, je ne sais pas si il l'écoute toujours ...

heart_ballon_by_Ernst_Landgrebe

 

On a fait un beau sapin tout en vert et blanc cette année avec les garçons, parce que c'est la première fois qu'on est vraiment bien depuis 5 ans pour Noël, la première fois qu'on est bien chez nous, un chez nous où il fait chaud et douillet, tout en rose et blanc.

Et le mascara mouillé continue sa course folle, jusqu'à former une petite rivière grisâtre dans le creux de mon cou, parce que je ne l'ai pas arrêté à temps, tu sais juste là, au coin de la lèvre.

Mais c'est aussi parce que avant de venir écrire ici, j'ai lu le dernier papier chez Olivier, intitulé "l'estime de soi". On va seulement dire que certains mots font écho, histoire ne pas s'étaler dans la rivière grisâtre du creux du cou.

Tout à l'heure, enroulée dans l'eau d'un bain soyeux, je pensais à tout ça, et à ce dicton aussi populaire que tout pourri : "c'est quand on ne cherche pas qu'on trouve". J'en ai déjà parlé, mais cette fois, je viens de prendre une décision, je cesse de laisser passer les années sans chercher puisque de toute façon, c'est bien connu si on ne cherche pas, on ne risque pas de trouver !
Je n'ai plus envie de me rassurer en restant dans le sillage d'hommes plus jeunes qui veulent des enfants quand je n'en veux plus, dans l'ombre d'hommes mariés qui seront toujours mariés mais avec d'autres que moi, sur le passage d'hommes juste séparés avec un cœur qui saigne encore trop fort, je ne trouve plus de réconfort à n'être que celle-là, que celle qu'on croise vite fait, de temps en temps. Je veux être une amoureuse, une qu'on chérit, une à qui on dit "je t'aime" de temps en temps. Une pour qui on a envie d'être autre chose qu'un rencart. Je l'écris ici pour ne pas l'oublier parce que je me connais, ça ne va durer qu'un temps.

J'en crève de ne plus les entendre ces petits mots magiques qui donnent toute la force du monde pour être quelqu'un de bien, pour avancer sans baisser le menton sur ses pompes, ni sentir peser sur ses épaules le monde qui se balance de tout son poids.

Je me suis assise sur les genoux de mon père, à la surprise générale du reste de la famille, mais je ne sais pas vraiment pourquoi. Peut être que j'attendais quelque chose comme un geste qui veut dire "je t'aime", même si de lui, je ne dois plus rien attendre, je suis restée là, comme quand j'étais gamine et que ces moments-là, nous les chérissions, lui et moi. Aujourd'hui, l'émotion, je la vois dans ses yeux humides, de ne pouvoir dire les mots que j'aimerais tellement entendre, alors je crois que comme souvent dans ma vie, je me contente de ça.

Remplir ma vie de contentements, c'est ce que je fais de mieux depuis si longtemps. Des absences, des manques, de rares rencontres, de l'amour silencieux que je camoufle, ça va être difficile de changer les habitudes mais j'en ai l'envie, alors je vais essayer de me faire confiance et avancer dans cette envie là.

Ho sainte éducation chérie qui nous a tant appris à ne jamais réclamer !

Tiens, le vin rouge laissé sur la table vendredi soir me tend les bras.

Vous ai-je déjà dit à quel point l'orchidée m'oppresse ? Fleur décharnée sans feuillage, on dirait une dépressive aux yeux gonflés de chagrin.

Les derniers bilans de santé disent que c'est fini. Plus de lésions, tout est terminé, ça va.

Est ce qu'on peut faire une biopsie du cœur aussi, dans la partie où s'installent les lésions des chagrins et me dire qu'il n'y en a plus, que tout est terminé, que ça va bien, que je vais bien.

heart

J'ai eu une chouette visite ce soir, celle de ma blonde qui vivait pas très loin de moi dans une autre vie, elle m'a dit qu'elle aimait toujours me lire mais que je n'écrivais pas assez, je le sais, je vais essayer de faire mieux cette année. Elle était drôlement jolie avec son béret rouge enfoncé sur les yeux, ça lui va aussi bien que d'être heureuse.

On a oublié de se faire des vœux joyeux, mais je sais qu'on se souhaite l'amour, et c'est le souhait auquel je donne encore toute ma confiance et que je vais partager avec vous, hirondelles égarées sur ce muret...

Et pour le blues du soir, ça me fait drôle d'écouter le fils du père que mon père écoutait tant, Jakob Dylan, c'est bon, très bon.

Si on ne se revoit pas avant quelques jours, je laisse mon sac à chaudoudoux sur le muret,  plein d'amour et de tendresse pour tout le monde !

Postscriptum dans mon scriptorium : En fait j'ai eu une visite ce matin au boulot et un échange très joli que j'ai envie de vous raconter, mais finalement ça ne fera pas un PS, ce sera juste un futur billet.

Et non, je n'ai pas trouvé un amoureux ce matin, non non.

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Commentaires
C
Bonjour,<br /> Je découvre ton "chez-toi". Je reviendrai... plus tard.<br /> En tous cas, pour l'avoir vécu, pendant plusieurs année, je comprends ce que tu ressens. Ce manque d'amour, même (et surtout peut-être) quand on a des enfants est difficile.<br /> Je sais que, de mon côté, c'est quand j'ai été bien dans ma vie, avec ma choupinette, avec moi même... que la vie l'a mis sur mon chemin. Plus exactement, que nous nous sommes remarqués. <br /> Je te souhaite vraiment de vivre ce là. En effet, la vie est bien plus douce.<br /> De douces pensées.
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Z
Bah ! Voilà des souhaits tout trouvés pour la nouvelle année : une main qui t'aime et qui ne te lâche pas !<br /> Des bécots.<br /> <br /> PS : bien écrit ce billet, je trouve, tout en délicatesse et très personnel.
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P
Oui, il n'y a pas de date de prescription sur ton blog, et tu m'as indiqué un jour un écrit qui m'a profondément touché.<br /> La petite, pour l'instant, va aussi bien que possible.<br /> Allez, qu'est-ce qu'on se souhaite ? Le plus de bonheur ou le moins d'emmerdements possible ?<br /> Bof, cela se rejoint souvent...
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F
*Madame* Ha qu'elle est belle notre identité nationale !<br /> bloavezh mat à toi aussi !
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M
bloavezh mat !!!<br /> <br /> (et les premeirs mots de 2010 sur le muret seront donc en breton ;-)))<br /> <br /> belle année !!! qui commence par une belle journée j'espère (avec la Tortue ça devrait être fun !)
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