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Mais où se posaient les hirondelles avant l'invention du téléphone?
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2 avril 2012

"La vie est un sport individuel"

Tu connais mes théories à la con qui me font dire à la mode Eluard, qu'il n'y a pas de hasard mais que des rendez-vous ?

Oui, bien sûr depuis le temps.

He bien là tu vois, les rendez-vous que j'ai pris soin de manquer constamment ont fini par plomber mon dos d'une douleur monotone que je trouve un tantinet longue à dégager ! Mais comme "la vie est un sport individuel "(lu dans le dernier Jean-Paul Dubois -j'adore-), j'ai du louper aussi quelques heures d'entrainement et mal retomber la dernière fois parce que dis donc, elle est chère la note !

Tellement douloureux depuis 2 mois, qu'à part un voyage en urgence vers ma Bourgogne natale et un voyage à Paris prévu depuis des mois, je ne fais plus rien, je ne vais même plus travailler. Ha si, j'ai visité les urgences de Grenoble par un dimanche matin de grand froid, et franchement mes voisins de brancards avinés et sanguinolents m'ont convaincue de ne vraiment plus rien faire, pendant un temps, au moins.

Oui je sais, j'aurais pu reprendre ce blog bien plus tôt, sauf que pour raconter que aîe, putain que ça fait mal, j'avais juste pas envie.

IMG_1016

Deverser ma colère contre cette pute de maladie qui transforme un jeune papa en veil homme triste et condamné, pas envie non plus.

Pleurer ma douleur de voir celui que j'aime en secret depuis bien longtemps, m'ignorer si facilement parce que l'appel de la jeunesse lui va mieux qu'une quadra solo souffrante ? Pas envie non plus.

Alors pourquoi aujourd'hui je reviens là ?

Parce qu'aujourd'hui j'ai un corps difficile et cassé que je tente d'oublier plusieurs heures par jour, un coeur en sursis d'amour, d'amour paternel qui s'en va au gré des seringues dans son bras, d'amour de l'homme qui ignore et qui m'a laissée un peu égarée un jour sur le bord d'un trottoir du canal St Martin. Parce que je ne peux pluss faire mon jardin oxygène, que je ne monterais sans doute plus sur une moto et que du coup mes sources de ressources s'étiolent.

L'écriture a souvent été mon amie autant que mon ennemie, elle m'a permis de dire des choses que j'ai parfois regretté, mais bien d'autres que j'ai aimé raconter et surtout elle m'a souvent ouvert la porte du bol d'air.

Alors pour tout ça je suis là aujourd'hui.

Au milieu de tout mon chaos émotionnel, je fais ma veille documentaire pré-électorale et j'ai peur pour la suite du dos du monde. T'as pas l'impression qu'il a le dos qui flanche Mr le Monde ? Moi, si !

Mais alors comment se fait-il qu'au milieu des larmes de douleurs physiques ou morales, j'arrive encore à voler en grand éclat de rire ? En espoir surfait de voir ce monde aller mieux et nos vies éclater de joie soudaine ?

Tu crois toi, que la nature profondément optimiste dont mes parents m'ont fait cadeau au point de départ me suivra jusqu'au point d'arrivée ?

Moi je crois, oui !

Voir le verre à moitié plein plutôt que le verre à moitié vide m'a toujours paru naturel, même dans les pires moments. Se dire que demain ne peut qu'être plus doux même après avoir hurlé l'inverse et même si ça n'empêche pas les coups de blues, c'est comme une religion. Je sais pleurer, je sais rire, je sais me plaindre, je sais écouter mais je sais par dessus tout qu'il faut pouvoir accepter tous les coups de la vie pour s'en faire une alliée. Ne pas lui résister au risque d'empirer les événements. Les prendre de plein fouet, pour les faire glisser le long d'une colonne épuisée, et les sentir, glisser ... Et du coup découvrir avec plaisir, tous les trucs à domicile, les courses, l'esthéticienne, les soins, etc ... C'est con hein, mais parfois, s'attacher au tout juste basique insctinct de survie c'est reposant.

Moi je crois juste que sans cette nature profondément optimiste dont mes parents m'ont fait cadeau au point de départ, je n'approcherais pas des 44 printemps avec l'idée que la prochaine moitié sera la plus douce.

Je lis ça et là, des états d'âme de quadras, qui de sa peau flasque, qui de son capiton relou, qui de sa lèvre botoxée-ratée, et je ne me reconnais pas dans ma génération, pourtant je ne suis pas non plus de celles qui vont dire que la quarantaine c'est le plus bel âge parce que ça, c'est juste n'importe quoi, ça sert uniquement à servir des revues de filles qui ont besoin d'être rassurées, ou alors ça parle de filles bien loties, bien épaulées, qui n'ont pas à se flinguer le dos en faisant le ménage, mais en vrai, on vous ment les copines, on vous ment, la quarantaine c'est tout moisi, mais faut vivre avec et au mieux, pas aller contre, surtout pas !

Alors ça doit être pour ça que ma co-loc a 28 ans et la joie de vivre en bandoulière. Tu me crois si je te dis qu'on est nées le même jour à 15 ans d'intervalle ? Que du coup je vois bien, dans le petit bout de ma lorgnette, comment je rebondissais sur la vie il y a 15 ans en arrière et comment tout cela a bien changé.

 

PhotoFromIamINSTACamPRO

Quand je les regarde faire depuis la fenêtre de ma maison-geôle, je les envie, j'envie le fait de pouvoir avoir mal aux muscles dans quelques heures, de pouvoir gratter ce globe en mal d'amour lui aussi (à moins que tout ceci ne soit que projections fortuites ?).
J'envie le chevauchement de la moto qui va suivre, les heures légères à respirer l'air sous la visière ... Nostalgie.

puddingto_myphoto

Et moi aussi j'ai ce brin de nostalgie dont tu parles Oh! et ta définition me plait. "La nostalgie est douce, aigre, souvent utile parce que riche de sens. Mais elle n'est pas une ligne de conduite."

Non je n'en ferai pas non plus une ligne de conduite, mais j'aime qu'elle me rappelle des moments heureux.

Tout comme parler de mon enfance ou de mon adolescence avec mes garçons, leur raconter avec hônneteté les heures joyeuses autant que les autres, auprès de mon père. Profiter qu'il soit toujours là et encore inconscient de la gravité de la maladie que le tabac à généré chez lui ...

Je n'ai jamais autant parlé de lui à la maison, sans doute par réflexe, par instinct de protection des bons souvenirs. Il restera de nombreuses années pour penser encore les autres. Pour le moment, place aux heures gagnées, place au temps qui reste précieux puisque compté.

Je vais tenter de réparer au plus vite ce dos trop chargé en allant me faire soigner, bichonner, masser, perfuser, avant de pouvoir reprendre la route pour aller le voir, le câliner un peu, lui parler encore et encore.

Ensuite je rentrerai, retrouver mon job-passion qui se transforme en job tout court avec le départ de ma binôme de choc vers une biblicoquète qui lui offrira plus de possibilités d'évoluer que la nôtre, hélas. Je vais devoir apprendre à faire avec une nouvelle tête, après presque 6 ans d'une collaboration hors paire avec ma copine et j'ai pas envie de voir celle qui va la remplacer sur le siège à côté, mais alors pas envie !

Tu te demandais encore pourquoi mon dos avait lâché ?

Je suis sûre que maintenant tu sais.

On reparlera peut être de papa, sûrement même, quand je serai à l'hosto, j'aurai sans doute le temps de raconter un peu l'homme qui a tenté de façonner nos vie à son idée et qui avait presque réussi jusqu'à ce que sa fille décide d'avoir ses propres incompréhensions, son propre parcours ...

Allez hop, baume au coeur, écoute moi ça :

 

 

 

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Commentaires
R
Juste un petit bonjour d'un ancien.
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L
Oh ben avec plaisir =) Ca fait pfff tellement d'années que je lis ton blog, c'est fou en fait ! Je m'en rends compte maintenant que je prends le temps de le remarquer mais ouais, ça fait facile 6 ans, voir plus... ;)<br /> <br /> <br /> <br /> Tu me diras (n'hésite pas à prendre mon mail ici ;)
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F
*Lablune* Ho Annecy ! J'ai été à Chamonix une paire d'année tu sais. C'est marrant de découvrir d'où nous viennent ceux qui laissent leur trace sur le muret.<br /> <br /> Paris ? Ainsi soit-il donc! A mon prochain passage on se boit un verre si tu veux.<br /> <br /> <br /> <br /> *Zoë* Ha Zoë ! Moi je suis chaque fois stupéfaite de voir vos indéfectibles fidélités, quoi qu’il arrive, 6 mois de silence ou 3 posts l'un derrière l'autre, je retrouve toujours une poignée de fidèles, j'adoooooore ! Et ça c'est <br /> <br /> bon pour l'échine. <br /> <br /> Tu sais la fumeuse, je ne l'ai pas foutue par la fenêtre mais j'ai vraiment insisté pour me retrouver ailleurs. En fait une petite mamie très gentille.<br /> <br /> Ce séjour m'a fait un bien incroyable, je ne sais pas si c'est les 15 jours couchés ou les 15 jours loin de tout, ou les 15 jours aux petits oignons avec kiné, ergos, psy etc ...<br /> <br /> Bref, le dos n'est pas réparé (ça à nos âges, c'est mort) mais en tous les cas, c'est vraiment apaisé et c'ets tout ce qui compte !<br /> <br /> <br /> <br /> *Fargo* Fargo si tu savais, combien de fois j'ai cherché des nouvelles lignes de toi, combien de fois j'ai tapé ton blaze sur le net espérant trouver des traces de toi, combien de fois j'ai refouillé mes archives pour relire tes commentaires passés...<br /> <br /> Et puis ton sac noir et individuel, je l'imagine assez bien en vèrité. Tout comme j'imagine assez bien la poussière dans laquelle tu t'es roulé. Allez va, laisse moi une place sur ton podium, iradions de nos dos solides et francs face à l'adversaire vital et brutal, iradions l'ami, tu es là, de retour et ça c'est une vraie belle place sur le podium.
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F
J'ai un gros sac de sport. Il est noir et individuel comme tous les sacs de sport. Le mien a des poignées matelassées pour pas le lâcher quand il devient trop lourd, quand mes mains se serrent et tremblent comme de vieux débris. Il a aussi une bandoulière amovible pour le pendre quand il devient trop encombrant mais elle, je l'ai enlevé tout de suite, ça m'aurait donné trop d'envies. Il y a des compartiments séparés à l'intérieur. Je crois que c'est pour ne pas mélanger le sec et le mouillé, le sucré et le salé, le coeur, le cul et les larmes. Dedans, moi j'y mets mes tennis à lacets, mes haltéres au fil, mes gants de boxon, mes boules de jonglage, mon califourchon de bain, mon poing à lancer fermé et mes regards, le short blanc qui fixe comme un rail et les longs noirs d'après l'amour. J'ai un gros sac de sport pour bien me préparer la vie et la vie, je l'attends en face, comme un coureur dans son couloir. Je suis prêt à bondir sur la ligne qu'elle me tend. Elle me montrera pas sur le dos comme si j'étais son bourricot de chercheuse d'or. La vie, je l'ai flingué au départ, d'un patin bien appuyé sur sa bouche sans sourire. Elle est tombée avec moi et on s'est roulé tous les deux dans la poussière, un vrai saut dans le vide qui a finit en fosse-bury-flop-crac. Pas grave, la fée, pas grave. Il reste de la place sur mon podium et il brûle dans l'air comme un mirage, une flamme olympique, obscène et belle. C'est la vie la fée, tu la connais cette marseillaise en reggae.
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Z
J'oubliais, le Dubois est extra, je recommande moi aussi.
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