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Mais où se posaient les hirondelles avant l'invention du téléphone?
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9 mai 2020

La vie au ralenti.

 

 

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Tu t'étais déjà demandé toi ce qui aurait changé dans ta vie si on t'avait un jour forcé à rester enfermé chez toi ? 

Moi ? Jamais !

Par contre depuis exactement je ne sais même plus combien de jours, je me demande justement ce que ça change ...

En vrai ?

J'aime être chez moi ! Et ça change pas beaucoup beaucoup mais quand même... Je vais essayer de développer un peu. 

J'aime la solitude, être au calme pour penser, lire, travailler, cuisiner, écouter Bach ou juste rêver en regardant pousser mes fleurs.

J'aime que les abeilles m'ennivrent de leur valse folle, des millions de bruits d'ailes dans le vent les élèvent au rang des plus belles du moment. 

J'aime ne pas avoir à me presser, à courir, à aller travailler, puis rentrer faire des courses, des repas, envisager le WE, ciné-resto ? Balade en montagne pour profiter de ces 2 jours grassement mérités. 

Mais à la fin du WE ? Quoi ? T'es contente la Fée ? Oui et non, j'ai fait des choses que je voulais faire, mais je n'ai pas eu le temps d'appeler les copines, pas eu le temps de faire les vitres que je voulais déjà faire depuis au moins 5 WE, pas eu le temps d'écrire 3 mots sur cette lettre que je me suis promis de lui envoyer depuis le 1er janvier, pas eu le temps ...

Alors quoi ? Bien sur, on a tous besoin de travailler, pour plein de raisons, la 1ere est économique. Il y a longtemps que j'ai fini de rêver d'un monde sans travail mais avec ressources hein. Oui je pense aujourd'hui que c'est vraiment la 1ere raison qui fait que je travaille depuis que j'ai 18 ans. (Tiens ça fait donc exactement 34 ans aujourd'hui que je travaille ! wahou ! même moi ça me fait bizarre d'écrire ça aujourd'hui, quand tout dans ma vie s'est soudainement ralenti ...)

La deuxième raison est personnelle, tant il est vrai que j'ai toujours aimé ce que j'ai fait, pas un de mes nombreux jobs ne m'a ennuyée. J'ai toujours trouvé une sérénité dans l'action de travailler. Une sérénité oui, parce que j'avais l'impression que c'était de là que je pouvais tenir mon équilibre. Cet équilibre qui semble parfois fragile. Aller travailler quand on est mal dans sa tête par exemple, c'est violent, il faut se pousser dans le décollage de la journée, ça peut être troublant en plein milileu d'une réunion à laquelle on n'est présent que physiquement, déroutant quand on vient en aide à quelqu'un qui semble encore plus mal en point et qui finalment à sa façon nous aura aussi sauvé. C'est ça pour moi le point d'équilibre. Etre utile, être vivant, être secoué, être curieux et avancer sur le fil de la journée dans cet état. Un jour après l'autre on va mieux, le travail nous aide à aller mieux, à être dans la vie. C'est cette raison que je pensais la plus importante jusqu'à maintenant. 

Je dis jusqu'à maintenant par ce que j'ai découvert avec une émotion essentielle qu'en me retrouvant confinée chez moi, je n'avais pas tant besoin que ça de faire "groupe", d'aller dans un lieu précis pour faire "groupe". Au contraire, je me demande aujourd'hui comment je vais gèrer ce retour au groupe, à l'open space, aux êtres si différents avec qui il faut faire 35 h/semaine ...

Les premiers jours, j'avais comme une colère en moi, je l'ai analysé en comprenant que je ne trouvais pas le sens de mon travail sur un ordinateur du matin au soir. Et aussi parce que j'avais peur des 14 jours à venir (ceux du temps de l'incubation) peur de refaire une crise de tétanie, revivre le traumatisme le plus violent de mon existence à généré des angoisses folles (cette crise il y a 5 ans maintenant, liée au rattage de l'opération de la thyroïde, a modifié mon organisme pour le transformer en corps malade chronique, porteuse d'une maladie rire, dite OSCAR -fallait le vouloir- carencée en calcium à vie, avec mise en danger de certains organes vitaux, bref). Quand j'ai pu enfin apaiser cette âme inquiète, j'ai senti mon corps se détendre aussi et enfin trouver le sens à apporter à mes actions professionnelles. Tout a été question d'enchainements. Tout le temps. 

 

via GIPHY

 

Alors j'ai enchainé mon job en télétravail et des tâches devenues non prioritaires au fil des années,  mes lectures à la traine depuis trop longtemps, le concerts en live, les documentaires qui font voyager depuis le canapé, les apéros avec les proches et les copines, le truc qu'on a jamais le temps de faire en temps normal ! J'ai enchainé avec le tri des boites mails et ça en terme de geste écolo, ça m'a rendue super fière de moi ! C'est con hein, c'est le truc que je fais à la va-vite chaque fois que je suis en congé mais rarement aussi serieusement. J'ai enchainé le tri dans chauqe placard de l'appartement, dans chaque pièce, rien n'a été épargné, avec l'aide de mes 2 gars aussi. J'ai enchainé les épisodes de Dr House depuis le début jusqu'à la fin avec mes nains plus du tout nains et plutôt barbus.

J'ai aussi pas mal enchainé les temps de repos sur le balcon à juste profiter de l'instant présent, sans question, sans horaire, sans remarque et ça ... ça tu vois ça n'a pas de prix je trouve ! Je suis pleine de gratitude envers ce temps qui nous a été violement imposé mais que j'ai adopté en 2 semaines, sans gros efforts. Je suis peline de gratitude par ce que je sais ma chance, après des années de si grande précarité matérielle et affective, je me sais aujourd'hui sereine, materiellement et affectivement et ça change tout. 

Si nous avions du vivre ces 2 mois il y a 10 ou 12 ans otu aurait été bien plsu dramatique. C'est peut être pour ça aussi que je me sens apaisée face à ce confinement et si bien enfermée chez moi ! 

Mes seules frustrations viennent du fait que je n'ai pas pu marcher en forêt ou en montagne depuis 2 mois, que je n'ai pas vu ma petite famille et que peut être je ne pourrais pas aller voir les copines en fin d'été, mais il faut le reconnaitre, ce sont de piètres frustrations en regard de ces enfants qui vivent le maltraitance, à ces conjointes ou conjoints qui se font violenter en silence, à ces familles sans abris ni revenus, à ces humains en pleine fuite de leur propre pays pour des raisons qui ont tout du virus mais qui sévissent depuis tant d'années ...

Je crois que je suis toujours une humaniste au fond de moi, mais une humaniste de plus en plus méfiante. Les comportements humains m'effraient de plus en plus, mais je sais aujourd'hui que je ne peux rien y faire, que je peux faire à mon tout petit niveau mais que jamais je ne changerais rien au monde des hommes tel qu'il est et c'est terrifiant. Un jour je finirai isolée dans une cabane dans les arbres loin de tout ...  

En attendant ce jour,  crois bien que je suis aujourd'hui prête pour la retraite ! 

Musicalement j'ai écouté pas mal Bach, ces dernières semaines, mais aussi pas mal de bluegrass, je te laisse là avec une balade en guitare sur les bords du Mississipi, en un autre temps, une autre problématique ...

 

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Commentaires
Z
Chouette, la fée réapparaît dans ma liste. Comme toi, j'ai vécu ce confinement avec tranquillité. J'ai la chance d'avoir un grand jardin qui n'a jamais autant chouchouté. Et d'habitude je voyage beaucoup et cette pause a été bienvenue et si elle doit durer, ça ne m'embêtera pas. En revanche les sessions zoom sont crevantes. Tu repars pour un an ou bien ?
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