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Mais où se posaient les hirondelles avant l'invention du téléphone?
Mais où se posaient les hirondelles avant l'invention du téléphone?
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14 septembre 2007

Virée de fin d'été.

Dimanche, le parlophone tinte à 13H10, c'est Coco:

" Oh ! Vous faites quoi ? on vous attend nous !"

" Ha ben les garçons sont à la bourre, évidemment, descendez à la maison les filles, comme ça on boit le café et on part après ".

" Ok, on arrive ".

Dix minutes plus tard, trois loulous arrivent dans la cour, suivis par trois minettes, Taz et moi au balcon attendions notre petit monde.

Invasion de casques sur la table du salon, voilà ce que j'aime...

On regarde à nouveau la carte, Coco explique qu'on va passer par le Col de Menée, le Trièves encore si verdoyant d'un été à retardement, ravira nos yeux de grands enfants. Puis ce sera les minuscules lacets pour redescendre sur le Diois, bordés de terres plus abruptes, plus sèches mais toujours l'immensité du cirque naturel qui nous accueille, une fille, un garçon, une fille, un garçon, une fille... on a joué la parité !

Et c'est parti, pour un dimanche après midi entre amis, la boucle est belle, deux cent kilomètres environ, on a largement le temps, il fait un peu gris chez nous, mais on sait qu'on va vers le soleil, alors on a la banane. Des clins d'oeil s'échangent ça et là, des taquineries de garçons vers des sourires de filles, la vie est belle. Et Coco nous ouvre la route avec plaisir, elle enroule les virages avec l'aisance qu'on lui connait et tout semble simple derrière elle, on est bien comme ça.

Mon Fab' cet Ange Gardien dont je parle régulièrement ici, sur ce muret, nous double à plusieurs reprises, et si au départ on se demande quelle mouche le pique, à s'arrêter là, puis repartir en passant tout le monde, on comprend tous finalement qu'il fait des photos, ce qu'on ne découvrira que plus tard, c'est qu'il nous filme tous aussi ... 

Puis changement de lièvre, Taz repasse devant dans la descente du col, et on arrive à Die, dans notre troquet fétiche, terrasse au soleil, on savoure, on se dit qu'on a vraiment l'impression d'être dans le sud, qu' il fait chaud, que cette journée est vraiment belle. Les garçons commentent le match de rugby qui passe sur l'écran du bar, et les filles rigolent de leurs commentaires à la con, Four reussira même à nous faire croire que le tableau dans les toilettes est un miroir sans teint, après qu'on soit toutes revenues de là bas ! Mais que les filles peuvent être naïves parfois, enfin, moi surtout !

Tranche de vie, dimanche ensoleillé, on resterait bien là, posés, heureux, invincibles ... Mais on a le retour à faire, alors c'est parti, Taz devant...

                montage

On attaque notre col du Rousset, ce col qui procure tant de sensations, il est large comme un boulevard, propre, pas de surprises, et on le connait pour la plupart d'entre nous ... Les huit machines se suivent dans un joli serpentin qui danse, et les lacets deviennent épingles, Coco double Taz, Fab passe devant moi pour que j'essaie de suivre encore et toujours sa trajectoire, ce qui me fait progresser à chaque fois, je vise le pneu du R1, mais au loin dans mon champ de vision j'ai le TLS, le Mostro et le Gex en ligne de mire... une épingle, un bout de ligne droite où chacun reprend son élan, et une épingle ...  3 motos arrêtées sur le bas côté, 3 garçons qui courent en jetant leurs casques et puis... le Mostro accroché à la falaise et ....

Les mots volés à Fab' pour expliquer avec pudeur le choc ...

"...Tu es là, comme posée délicatement entre le bitume et la nature hostile, tu es là comme une délicate fleur arrachée à ses racines. Tu parais sereine lovée dans cet espace qui n’est pas fait pour toi, cet espace immense et trop petit pour toi..."

Et puis il y a l'après, l'après choc, l'après désespoir, l'après Coco, celui où il nous faut continuer la route, ensemble toujours, mais sept et pas huit. On est comme amputés d'un membre, alors les autres membres se serrent les coudes, les garçons remettent les motos des filles sur la route, les surveillent, s'arrêtent si ils s'aperçoivent que la route est dure. Il fait froid, nuit, les gorges de la Bourne sont meurtrièrement remplies des cailloux, qu'en haut lieu on a décidé de déposer là, pour faire des économies ...

Et puis la semaine défile, sans rythme, des nuits difficiles, des repas fantômes, mais des mains qui n'arrivent pas à se lâcher, des prises de conscience collectives et individuelles, des allers-retours là-bas, dans son virage, des fleurs qu'on dépose, un bouquet de garçons aux couleurs chatoyantes, des sanglots de filles, et la vie qui repart ... sans ELLE, parce que la vie c'est ça aussi.

Alors on avance, au radar, on craint la peur, puis on s'égare, en anecdotes qui nous font rire aux éclats, en longs silences qui nous rapprochent, encore, en larmes, toujours, en culpabilité, aussi ... Mais ça passera, un jour ...

Les mots sont durs à trouver pour expliquer, mais on a tous besoin de les évacuer, comme on a tous besoin de remonter sur nos machines pour dédramatiser. La passion existe, c'est même elle qui a formée ce groupe des huit, alors ne pas la nier, ça ne veut pas dire ignorer le danger, mais au contraire, le reconnaître et continuer d'être nous mêmes, passionnés, comme les montagnards, les plongeurs, les parapentistes, et tant d'autres, notre passion n'est pas sans risque, mais elle est là, en nous...alors on va continuer d'enrouler des virages tant qu'on en ressentira l'envie, le plaisir... Avec juste, en plus, les sourires de notre blondinette...en tout cas, on veut essayer, parce que ça ne lui plairait pas à la chipie, qu'on s'arrête...

Le muret va tenter de reprendre un peu des couleurs, de l'énergie, des petites histoires en vol, mais c'est l'histoire de ce muret finalement, toujours là, pour le meilleur et pour le pire, avec ses hirondelles qui font des passages, s'arrêtent puis repartent vers ailleurs... Merci d'être là les hirondelles ...

                                       

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Commentaires
P
Courage la brune.
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P
Rien à ajouter..je suis là..encore, à tes cotés.<br /> Courage.
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F
*Kundun* Merci, encore une fois. Et n'oublie pas de m'envoyer un message quand tu seras rentré de ta virée aujourd'hui hein...<br /> <br /> *MissTortue* Merci ma douce, et tu vois, hier on s'est retrouvés, pour rouler, aller voir notre Fab', être ensemble, encore, et avancer... reprendre les machines a été dur, enfiler les casques, mais on en avait besoin, et on l'a fait. alors oui, ça va être doucement, doucement, mais on va continuer...je t'embrasse.<br /> <br /> *Filaplomb* Le courage, on le prend dans le regard de chacun de nous, dans l'énergie qu'on tente de se donner, et on lui renvoit,à elle, aussi loin qu'elle soit ...<br /> <br /> *Lolo* Merci pour ces mots qui sonnent comme une chanson, peut être celle qu'on n'a pas encore la force de lui fredonner, mais merci, ils nous ont tous touchés. Bisous.<br /> <br /> *Ilana* De toute façon on n'a que ça d'elle, on ne l'a jamais vu autrement qu'avec ce sourire, ces fou-rires, et c'était tellement bien de l'avoir avec nous, cette petite nana qui nous laissait penser que tout va bien.<br /> <br /> *Madame Poppins* Je n'y avais pas pensé, mais je l'ai fait hier soir, et il y avait des tonnes d'étoiles qui brillaient ... merci pour toutes tes pensées.<br /> <br /> *MadameDe* Tu me connais bien hein, tu sais comme j'ai ce besoin d'écrire pour libèrer, de parler aussi... alors juste merci de rester.bisous.<br /> <br /> *Titouns* Bisous aussi Titouns.<br /> <br /> *Yoj'* Merci je prends tous les bisous qui soignent. Et puis tu sais, cette boucle, je viens de réaliser, c'est celle qu'on a faite l'an passé, mais dans le sens inverse... <br /> <br /> *MonFab* Oui, t'as raison, on ne doit pas se sentir coupables, ça nous prendra sûrement un peu de temps, mais on est forts hein, on y arrivera, je le sais... ensemble. Je t'embrasse fort.<br /> <br /> *Pema* Merci ma douce. Oui cette journée est pénible, avec le sentiment d'impuissance de ne pas pouvoir revenir en arrière ... Mais on est portés par cette amitié c'est vrai, et par tous vos mots. je t'embrasse fort aussi.
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P
J'imagine qu'aujourd'hui ne sera pas facile... je t'envoie encore toutes mes pensées, des baisers doux, des câlins forts et puis pour tes potes aussi... votre amitié est belle.
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F
Il y a des images qu'on ne chassera pas, et je pense qu'il ne faut pas essayer de les chasser. Juste les integrer et ne pas se sentir coupable de vivre, de rire, et de profiter de tout ce qui nous est offert.
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