Autopsie d'un mot.
C'est joli une spirale non ?
Moi ça me fait penser au merveilleux Phare des Baleines, cet escalier qui compte 257 marches, ce colimaçon qui m'a embarqué avec ma Nin' tout en haut de la spirale, pour sentir le même vent souffler dans nos cheveux.
C'est aussi un joli dessin, naturellement incrusté dans toute forme de carapace.
C'est encore, une courbe qui s'enroule à l'infini autour d'un point, et qui à force de s'enrouler sur ce point, s'en écarte.
Mais quand on la dessine la spirale c'est aussi une ligne qui vrille, comme un ressort, qu'on ne sait jamais où arrêter ni pourquoi, sauf peut être pour ne pas dessiner sur la table quand on a rempli la feuille. C'est cette forme géométrique, cette courbe qui donne le vertige, fait tourner la tête et qu'on doit quitter des yeux quelque temps pour retrouver une vision claire.
Dans la vie des nuls en maths, comme moi, la spirale s'installe parfois dans la couleur choisie façon sophrologie (tu sais, en sophro, tu dois choisir une couleur, un lieu, et tu dois faire monter une spirale depuis les pieds jusqu'au crâne, en pensée, ou en virtuel, prend le mot que tu préfères mais pour moi c'est pareil !), et d'autres fois dans une couleur qui s'impose d'elle-même, et c'est là que ça devient dur à gérer. Ben oui, tu choisis rose, et c'est noir qui s'incruste derrière les paupières closes. Alors là, on ne se récite pas 50 poésies, on comprend vite que la spirale est plus forte que nous, et que pour en sortir il va encore falloir du temps, et revoilà la notion d'infini !
J'aime bien moi quand la couleur est celle que j'espérais, comme ce week-end dans ma spirale hivernale plutôt sombre, je me suis laissée entraîner vers des horizons plus colorés, plus chatoyants, dont Pema et CarrieB ont le secret, des mots chauds pour colorer les envies de sortir du gris souris. Des mots croustillants comme le bon pain de l'ami Kundun, mais ses mots à pleurer aussi tant ils trouvent pile la bonne place sur la ligne infernale. Et puis sur la courbe dessinée je me suis aussi laissée happer par le point de générosité qui croisait le point d'humour de Mr B : "Je vais ouvrir un blog rien que pour trouver un Prince Charmant à la Fée."
Depuis quelques heures je me dis que finalement, monde virtuel, monde réel, c'est pareil. Un jour une spirale qui te garde bien au chaud dans une ligne parfaitement dessinée et sur la page d'après une spirale toute cabossée qui t'aspire vers le bas. Si parmi vous, quelqu'un maîtrise l'équation pour ne plus jamais reproduire la spirale de la tristesse, je me plante tout le temps dans mon dessin, je fais se croiser le point de la complicité avec le point de l'absence, ça peut pas marcher, je suis prête à prendre un cours de maths (oui Madame !). Bon, ils ont bien essayé les copains du we, mais je crois que j'ai besoin de cours de perfectionnement là. T'es prête Madame ? C'est bientôt ton tour ...
Et puis ... parce que ses mots, où il me parlait de spirale, m'ont inspirés ce billet, j'avais envie de les placarder ici, juste ici ...pour pouvoir les relire de temps à autre, et me souvenir combien il a raison sur la puissance du verbe. On peut tout écrire si on veut mais il faut parfois se méfier des mots qu'on spiralise dans ces lieux sans lieux ...Christian Bobin dit que " Ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit. C'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour."
"Ne baisse pas les bras. Tes mots ce we m'ont été d'une violence, sur le fait que tu abandonnais toute idée de "servir" encore un jour. Ils étaient peut-être en partie une carapace pour cacher ta douleur, mais tu es bien placée pour connaître la puissance du verbe, sa puissance créatrice mais aussi parfois destructrice, limitative. Et les dégâts qu'ils peuvent faire sur l'estime de soi sont bien plus grands et dramatiques qu'on le pense...."
Je ne sais pas dire, je ne sais qu'écrire pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour.
et puis la valse d'Amélie parce que j'avais envie d'écouter Tiersen ce soir