Anges.
Je me demande parfois quel est le pouvoir du paraître, l'impact de l'image.
Il m'arrive de trouver des semblants de réponses, souvent des réponses qui me conviennent par ce que je pense que je suis partiellement équilibrée de l'intérieur. Du coup mes réponses cadrent plutôt bien avec un univers relativement serein.
Mais qu'en est-il de ces gamines sorties de mondes factices, virtuels, hors du réel. Ces enfants, jeunes ados qui pensent qu'on les aiment parce qu'ils sont beaux, qu'ils ressemblent à ce dernier acteur à la mode ou à cette chanteuse qui va faire parler d'elle un temps ?
Je suis entrée dans ce livre sur les conseils de ma petite libraire. Elle m'a dit :
"Je ne sais pas comment je vais vendre ce livre parce qu'il n'est vraiment pas tout public, parce qu'il est super dérangeant, parce que la pédophilie traitée en roman c'est pas gagné mais j'ai vraiment aimé ce livre. Peut-on dire qu'on aime un tel livre ?"
j'ai répondu :
"Vendu. Comme tu me le présentes, je n'ai qu'une envie, le lire".
Parce que dans notre monde fantastique de lectures, on est toujours à l'affût d'un "hors-norme", d'un nouveau genre, d'une histoire pas déjà lue, bref, d'une petite lumière qui fait que dés la première page on est attrapée par le sujet à bras le texte pour n'en sortir qu'à la dernière ligne.
Moi j'aime quand on me raconte une histoire. Qu'elle soit dure, douce, belle ou triste, dérangeante ou confortable, qu'importe, j'aime qu'on me raconte des histoires.
Alors oui, bonne question, peut-on dire qu'on a aimé ce livre si particulier ?
Je dis OUI en doubles majuscules surlignées par ce que je ne crois pas avoir jamais été autant embarrassée dans une lecture. Avec des hauts le cœur constants, une envie de vomir tout le long. Et pourtant aucun désir de laisser tomber la lecture. Julie Grelley a un style remarquable pour maintenir en haleine son lecteur, et je lui tire mon chapeau pour avoir écrit une telle histoire. Chapitres très brefs, phrases courtes mais percutantes pour une histoire sordide, monstrueusement noire mais qui nous happe avec force et violence. Force dans l'exercice de style qui surprend dés les premières lignes puisqu'on se retrouve instantanément dans la peau de la schizophrènie.
"Anges" c'est l'histoire de Colline, une jeune femme de 33 ans et cent dix kilos, ex-star des podiums pour la célèbre agence de mannequins Élite. Quand Colline, autrefois Lynn dans l'univers des paillettes décide de s'auto-détruire, c'est à travers la purification de jeunes garçons de 12 ans qu'elle le fait. Portée par une folle envie de rendre ces jeunes garçons parfaits, au point de les transformer en anges, étant entendu que les anges n'existent pas, il faut donc les créer ou plutôt LE créer ...
Je ne sais pourquoi, mais j'aime les anges, les photos d'anges, les sculptures d'anges, les peintures, alors forcément avec un titre pareil je ne pouvais pas passer à côté.
"La Terre est au soleil ce que l'homme est à l'ange" Victor Hugo (trouvé dans le livre cadeau de MadamedeK)
Je n'en dirai pas plus parce que je ne veux pas affoler mais inciter à la lecture toute particulière de ce premier roman atypique et diabolique.
Je conseille toutefois aux cœurs vraiment sensibles de s'abstenir.
Et puis je voulais aussi vous parler de moi. Un peu.
Puisqu'à travers ce livre on est dans le questionnement de qui on est, allons-y.
Vous venez parfois ici, poser vos pattes et lire les histoires de la brune qui roule.
Alors voilà, la brune ne va plus rouler.
Pas de panique, c'est une décision que je prends, ce n'est en aucun cas quelque chose qu'on m'impose.
C'est juste que plusieurs raisons me poussent à me séparer de ma moto, entre autre les frais que je ne peux pas faire dessus cette année, la tendinite à l'épaule qui m'a beaucoup bloquée l'an passé et qui revient avec les beaux jours comme par hasard, le perte de confiance que j'ai eu sur les dernières sorties, bref, beaucoup trop de choses négatives pour continuer à rouler avec elle. Je pensais pouvoir acheter une moto plus fiable cette année, mais ce n'est pas le cas, alors je rends les armes. Et j'ai déjà séché mes larmes. Je serai autre, je serai sans moto ...
Souvenir de cette merveilleuse journée sur piste et sur une autre moto que la mienne où tout est dans le regard.
J'ai été triste de prendre cette décision, mais comme chaque fois qu'il faut prendre des décisions qui touchent à nos passions dans la vie, on peine et après on accepte, on fait avec. Génération du renoncement ? Présente !
J'ai été tellement heureuse sur son dos, j'ai rencontré de beaux gens, partagé des émotions intenses, vibré si fort que forcément je me demande par quoi je vais compenser tous ces futurs manques mais je préfère me contenter dans l'immédiat de me dire que c'est momentané et que quand je serai jeune, belle et riche j'aurai la moto de mes rêves !
Alors je ne vous raconterai plus mes petites histoires de virées montagnardes à moto, mais je trouverai peut être d'autres choses à vous conter, qui sait ...
Des petites histoires en vol ...
Et puis forcément because I love it so so so much Mattafix et la si belle "Angel on my shoulders"