Page d'écriture.
Envie d'écrire, besoin d'écrire mais les mots restent accrochés là, dedans, comme si le clavier ne savait plus traduire.
C'est étrange cette sensation de ne plus trouver les mots, de ne plus trouver ses propres mots.
Longtemps je me suis dit que si cette machine à écrire disparaissait je disparaîtrais avec elle, et puis là ... rien, elle peut s'en aller, je reprendrai peut être mon feutre à pointe fine et mon carnet bleu, pour ne plus écrire que des mots qui tâchent, de ceux qui n'attachent pas, ou des mots raturés, des mots d'excuses, des mots d'amour aux maux d'aimer, des mots-tôts aux mots-tards, des mots tordus, les mots-tions, des mots-tifs aux mots-riz-bonds, des mots-lusques aux mots-lards, les mots-lestes contre les mots-rues !
C'est peut être ça aussi l'angoisse de la page blanche, avoir envie mais ne plus pouvoir. Chercher au fond de soi, dans le labyrinthe des e-mot-ions, et ne trouver que des mot-heures sans cadrans, sans aiguilles ...Panne sèche.
Je n'ai pas de mot-bile apparent, ni de mots-dus operandi, juste des mots-dus vivanti pour retrouver des mots-ments doux et inspirés...
Tu t'es jamais demandé à quoi ça sert tout ça toi ?
Ecrire des mots pour évacuer, pour restituer aussi, pour échanger, pour avancer, écrire pour décrire ou écrire pour dire? Je ne sais plus trés bien quoi faire de mes mots en trop, de mes mots qui étouffent, sûrement, de mes maux que je ne sais plus mettre en mots, alors .... Si on disait seulement : Mot-tus, juste un mot-ment.